L’utilisation d’un ordinateur lors de la consultation modifie t’elle la communication entre le patient et son médecin ? C’est ce qu’une équipe australienne a évalué en filmant 15 consultations de rhumatologie : 5 consultations initiales et 10 consultations de suivi. L’analyse qualitative des vidéos a permis d’identifier plusieurs schémas de réactions médecin / patients mettant en évidence une influence de l’ordinateur.
Dans une première situation, les patients pouvaient recourir à une gestuelle visant à ré-orienter l’attention du médecin vers eux lorsque celui-ci prenais des notes à l’ordinateur. Ainsi le patient désignait par exemple l’endroit où il avait mal, éventuellement de façon répétitive. Dans le second, les médecins avaient recours à l’ordinateur pour diriger la consultation, indiquant par la prise de notes qu’une phase de la consultation était terminée. Le patient en profitait alors pour investir cet espace ainsi libéré et continuer à s’exprimer, signalant des problèmes non abordés jusque-là comme leurs douleurs. Dans un autre schéma interactif, les patients arrêtaient systématiquement de parler du sujet en cours quand le corps et le regard du rhumatologue se tournaient vers l’ordinateur. Et enfin plus rarement, alors que le patient poursuivait son discours, le médecin ne lui prêtait pas attention.
Ces observations confirment les résultats d’études antérieures qui avaient montré que l’usage d’un ordinateur au cours de la consultation joue le rôle d’un tiers et semble associé à une diminution de l’interaction entre les médecins et les patients. Or cette relation médecin-patient est primordiale pour la satisfaction de l’un et l’autre. Il apparaît donc important de trouver un bon équilibre entre l’échange et la prise de note lors de la consultation. L’enjeu est de préserver une prise en charge centrée sur le patient, tout en tirant parti de la technologie actuelle pour la conservation de l’information et l’aide à la décision.
Source :
“The impact of the desktop computer on rheumatologist-patient consultations”, Anna Booth1, …, Clinical Rheumatology 2013.
Vos commentaires
Suivre les commentaires :
|
